L’immobilité touche un sénior sur trois

En effet, un tiers des séniors ne sortent pas de chez eux pendant 24 heures d’affilée! C’est ce que nous révèle une étude menée par le laboratoire de la mobilité inclusive. Des difficultés personnelles à se déplacer en raison d’une santé défaillante à l’absence de facilités de transport immédiat, en passant par le recours accru à l’utilisation systématique de la voiture, la mobilité est un défi à relever dans le cadre de l’adaptation de la société au vieillissement, en faveur du bien vieillir…

Senior woman in nursing home with nurse in garden sitting in wheelchairAlors que la part des séniors ne cesse d’augmenter, avec 15,6 millions de personnes âgées de plus de 60 ans en 2015, dont 6 millions de plus de 75 ans, ce chiffre est appelé à doubler d’ici 2060.

Or, il apparait que l’utilisation de la voiture individuelle a explosé chez les 75 ans et plus, au point de devenir leur principal mode de déplacement. Si bien que l’immobilité touche actuellement 1 sénior sur 3, avec 30% des personnes âgées de plus de 75 ans qui ne sortent pas de chez eux pendant 24 heures d’affilée: « Les personnes qui renoncent le plus à leurs déplacements ont en majorité plus de 80 ans, vivent seules, ont des revenus modestes et sont plutôt des femmes. »

Avec l’avancée en âge, les déplacements se raréfient

« L’arrêt des déplacements domicile-travail, la baisse du revenu et une diminution progressive des facultés physiques expliquent que, de plus de 4 déplacements par jour à 55 ans, on passe à moins de 3 après 75 ans.

Par ailleurs 30 % des plus de 65 ans ne sortent pas de chez eux un jour donné (Enquête Nationale Transports Déplacements 2008). Les seniors consacrent moins de temps aux déplacements quotidiens : moins de 30 minutes après 85 ans contre 90 minutes à 40 ans. Leurs distances parcourues diminuent également : 17 km par jour pour les 65-74 ans, 8 km pour les plus de 75 ans (ENTD 2008). »

Peut-on lire dans l’étude menée sur la mobilité des séniors*. Ces déplacements s’effectuent pour l’immense majorité d’entre eux en voiture.

Si les séniors peinent à se déplacer c’est bien souvent pour des raisons liées à leur état de santé, et à leur perte d’autonomie, d’autant que:

« L’accidentologie liée à la marche est un enjeu majeur : 54 % des piétons tués en France sont des seniors (70 % en zone urbaine). Si 13 % des décès dans la population générale concernent les piétons, cette part monte à 22 % chez les jeunes seniors et à plus de 40 % pour les plus de 75 ans. »

La peur de chuter à nouveau, avec un risque accru de grabatisation

« Les chutes constituent plus de 80 % des accidents de la vie courante chez les seniors de plus de 65 ans. Chuter a des impacts sanitaires et financiers, mais aussi psychologiques, qui réduisent le sentiment d’autonomie et augmentent les risques de rechute. »

Afin d’inciter à la mobilité les séniors fragilisés, et lutter ainsi contre un isolement grandissant, le laboratoire propose toute une série de recommandations portant sur l’aide à la mobilité encore méconnue et mal adaptée.

Pour l’heure, ce sont les proches-aidants qui effectuent 93% des déplacements. Or sur les 8,3 millions d’aidants familiaux, 4 millions ont eux-mêmes 60 ans ou plus…

*infographie_laboratoire_mobilite_inclusive10032015