Le tour de France d’un directeur d’EHPAD, pour la cause des ainés!
Un tour de France qui constitue avant tout une très belle démonstration de solidarité envers les personnes âgées, au delà de la performance physique réalisée. Après avoir parcouru 1500 kilomètres à pied et traversé 25 départements français, trois mois durant, Jean Ricard, ancien directeur d’EHPAD, reste plus que jamais mobilisé sur l’accompagnement dans la dignité et le respect des personnes âgées, à domicile comme en établissement…
Photo L’Alsace.fr
Tout au long de son périple, l’infatigable Jean Ricard, directeur d’EHPAD pendant 15 ans avant d’être victime d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) a rencontré sur sa route « beaucoup de générosité ».
Il a surtout pris le temps de s’entretenir avec des centaines de personnes, des pensionnaires d’établissement parfois résignés car « peu habitués à être rebelles ou revendicatifs« , des professionnels de santé « très mobilisés et très créatifs » en dépit du manque de moyens et des difficultés grandissantes à assurer un accompagnement de qualité constante, quand il manque au moins, selon lui, quelques 100 000 employés dans le secteur et autant dans l’aide à domicile…
Car ce qu’il entend dénoncer aujourd’hui c’est avant tout les moyens humains qui font cruellement défaut, bien plus que les éventuels mauvais comportements. Autrement dit, encourager les bonnes pratiques en EHPAD n’est possible que si l’on augmente de manière massive l’emploi d’hommes et de femmes entièrement versés dans « l’aide à autrui« …
Ce n’est que dans ces nécessaires conditions que l’on pourra prendre le temps pour chaque résident, lors de la toilette, des repas, soit tant de moments privilégiés où la relation humaine résident-professionnel est tellement essentielle.
Un cheval de bataille à mener sur les deux fronts: l’aide à domicile et l’aide en établissement. Sans jamais opposer les deux, Jean Ricard a souligné à juste titre les limites rencontrées ça et là:
« Rester à domicile avec un quart d’heure de présence deux fois par jour et dix heures de solitude…Mieux vaut être en établissement! »
Pour autant « comment appliquer les bonnes recommandations de prise en soin avec 19 toilettes dans une matinée? »
On le voit, le chemin à parcourir pour parvenir au « bien vieillir » partout est long. Faciliter l’entrée en établissement pour les personnes âgées dépendantes nécessite une baisse du reste à charge, car combien renoncent à entrer faute de ressources suffisantes et des difficultés à solliciter les proches, ou des lenteurs administratives dans le cadre de l’aide sociale à l’hébergement.
L’enjeu est de taille. Comme l’a rappelé à cette occasion Pascal Champvert, président de l’AD-PA ( Association des Directeurs au service des Personnes Agées) et directeur de l’association des soins à domicile, lors d’une conférence diffusée par Age Village:
« Bien s’occuper des plus âgés c’est se pencher sur le vieillissement de chacun d’entre nous. Le vieillissement ne commence pas à 80 ans. S’il on a une image positive du vieillissement à 20 ans ou à 40 ans, on peut arriver à vivre vieux et à vivre mieux… »