Tous les types d’établissements spécialisés dans l’hébergement des patients Alzheimer

Quand la maladie d’Alzheimer évolue du stade modéré à sévère, quelles sont les structures où la prise en charge médicale et sociale est la plus appropriée ?

Actuellement, plus de 280 000 personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer sont hébergées en maisons de retraite et en établissements spécialisées.
C’est d’ailleurs la première cause d’entrée en institution, d’après une étude de la Fondation Médéric Alzheimer. Si bien qu’ils représentent souvent la majorité des résidents, allant jusqu’à 70% de malades d’Alzheimer, selon les établissements.
La raison est simple : Quand le maintien à domicile n’est malheureusement plus possible car la surveillance et l’assistance du patient Alzheimer, de jour comme de nuit, ne peuvent plus être assurées par les proches, ce sont uniquement les établissements spécialisés qui peuvent prendre le relais afin de garantir au malade d’Alzheimer une prise en charge sociale et médicale complète et adaptée à cette pathologie.

La maison de retraite médicalisée est un lieu de vie et de soins tout à fait approprié aux malades d’Alzheimer modérés à sévères, et dont les comportements ne sont ni agressifs ni violents –pour lesquels des unités protégées sont réservées.
En maison de retraite médicalisée, la personne souffrant d’Alzheimer est prise à charge pour les soins corporels, les soins médicaux et paramédicaux, par une équipe médicale complète (psychothérapeute, ergothérapeute, kinésithérapeute, orthophonistes, aides-soignants, infirmiers) autour du médecin coordonnateur.

De plus, elle peut bénéficier d’activités thérapeutiques telles que la musicothérapie, l’art-thérapie, visant à stimuler ses capacités cognitives existantes. Des ateliers de cuisine, de jardinage, des jeux de société sont quotidiennement proposés aux malades d’Alzheimer en maison de retraite. Certaines disposent d’espace Snolezen, dédié à la stimulation multi sensorielle, toujours très bénéfique pour ce type de patient. D’autres proposent la balnéothérapie.
Même si des différences de standing demeurent, puisque l’on trouve désormais toutes catégories de maisons de retraite, des plus simples et familiales jusqu’aux établissements de luxe, chacune d’entre elles veille à intégrer ses résidents Alzheimer avec un projet de vie et de soins personnalisés.
On compte actuellement près de 7000 maisons de retraite médicalisées en France, avec une moyenne de 60 résidents par établissement, en majorité des femmes âgées de 80 ans, en moyenne.

L’établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) accueille essentiellement des personnes âgées classées parmi les plus dépendantes (GIR 1 et 2) et nécessitant une assistance rapprochée. Pourvu d’un encadrement médical important, avec généralement une personne qualifiée pour trois résidents, et d’un équipement parfaitement adapté aux pathologies liées au grand âge. L’EHPAD est signataire d’une convention tripartite avec l’assurance Maladie et le conseil général du département.

L’EHPAD spécialisé Alzheimer comprend une unité de vie protégée entièrement dédiée aux patients Alzheimer. Le personnel médical y est plus nombreux et particulièrement formé aux approches thérapeutiques des personnes désorientées. Seule, une vingtaine de résidents environ est prise en charge au sein même de l’unité de vie Alzheimer : Espace de déambulation, systèmes anti-fugue et antichute garantissent une sécurité maximale aux patients Alzheimer. Des ateliers de stimulation des sens visent également à préserver les capacités cognitives existantes.
Au sujet des unités Alzheimer, l’association France-Alzheimer nous informe qu’une étude réalisée par des experts français sur les unités de soins Alzheimer et publiée dans « La Revue de Gériatrie » a retenu les 5 critères suivants
1. une population ciblée
2. un environnement architectural adapté et dynamisant, alliant sécurité et liberté, permettant de minimiser les troubles du comportement et facilitant la prise en soins
3. un personnel formé et soutenu
4. un projet de soins et de vie spécifique, prenant en compte l’individualité du patient dans un respect constant de sa dignité
5. la participation et le soutien de la famille.

Les Pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) situés au sein des EHPAD proposent en journée à des groupes de 12 à 14 résidents présentant des troubles du comportement modérés, comme l’agitation, l’irritabilité, la déambulation, le repli sur soi, l’apathie, la dépression, des activités sociales et thérapeutiques au sein d’un espace de vie spécialement aménagé, bénéficiant d’un environnement rassurant et permettant la déambulation.

L’Unité de vie Cantou (Centre d’Animation Naturel Tiré d’Occupations Utiles) à vocation familiale accueille au sein de la maison de retraite, de l’EHPAD ou en unités indépendantes un nombre restreint de patients (maximum 20 personnes) souffrant généralement de troubles du comportement ou de la maladie d’Alzheimer.

Les Unités d’Hébergement Renforcées (UHR) sont prévues pour les résidents ayant des troubles perturbateurs sévères du comportement.
Ce sont des petites unités, accueillant nuit et jour 12 à 14 malades.
A la fois lieu d’hébergement et lieu d’activités, ces unités sont animées par des professionnels spécifiquement formés : les assistants de soins en gérontologie, un psychomotricien et/ou un ergothérapeute.

L’Unité Cognitivo-Comportementale (UCC) fait partie de la palette des unités spécifiques pour malades d’Alzheimer présentant des troubles du comportement. Située à l’hôpital, au sein des services de soins de suite et de réadaptation, elle accueille un nombre restreint de patients. France-Alzheimer fait état de 78 UCC opérationnelles en 2013 sur un objectif de 120. Le patient y est hébergé pour une durée limitée, notamment en période de crise.

L’Unité de soins longue durée (USLD) située au sein de l’hôpital héberge les personnes nécessitant les soins les plus lourds ainsi qu’une surveillance médicale constante.

A noter : Selon un rapport de la CNSA (caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) en septembre 2012, 603 PASA et 69 UHR en EHPAD ont été ouverts :

« L’objectif à terme est de disposer de 1 784 Pôles d’Activités et de Soins Adaptés en EHPAD (soit 25 000 places) pour les malades présentant des troubles du comportement modérés ainsi que de 353 Unités d’Hébergement Renforcées (soit 5 000 places), pour les malades présentant des troubles du comportement sévères, réparties entre les EHPAD (1/3 des places) et les Unités de Soins de Longue Durée.»

Des objectifs à la hauteur des besoins toujours plus importants, au regard du nombre croissant de malades d’Alzheimer.